EXTRAITS Afreeka 

 

Je m’appelle Aby Yandé Djéli, je suis une griotte. Dans tous les villages il y a un griot, un porteur de mémoire, le dépositaire de la tradition orale... Il n’y a pas si longtemps, c’était les seuls conservateurs du savoir, parce qu’il n’y avait pas internet ni de bibliothèque. Et ainsi, de générations en générations personne n’oubliait les connaissances des ancêtres, les histoires et les généalogies. Et moi comme je suis une fille, je suis une griotte, mais pas une cerise hein !

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Des millions de noirs sont devenus esclaves et envoyés en Amérique, soi-disant pour être instruits ! En fait d’instruction, ils travaillaient dans les champs de coton, les plantations de canne à sucre ou autres. Le travail était dur, ils étaient tous les jours obligés de subir des violences physiques et morales. Certains auraient bien répondus à la violence par la violence. Comment faire autrement devant l’injustice ?


Il y a dans nos yeux plus de noir que de bleu.

L’espoir s’évanouit, l’horizon s’obscurcit,

Nous avons trop soufferts.

Nos racines pour bannières,

Goûtons les poings levés des fruits de Liberté.

Sauvons nos récoltes, cachons nos enfants.

Ce vent de révolte est un ouragan.

Révolution mes frères,

Brisons nos joug, brisons nos fers

Rêve, rêve...rêv’olution !

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Nyilane :

Il se passe dans ma vie depuis quelques jours, des choses que je ne comprends pas.  Je sens grandir en moi des forces qui me dépassent. Comme si le cœur de la Terre voulait parler par ma bouche. Je suis troublée. Mon mari, tu le sais, a été tué par une lionne ; Je la vois souvent, elle a eu 3 petits ; On dirait qu’elle cherche quelque chose auprès de moi. J’ai l’impression que son esprit me parle. La lionne me dit que l’enfant qu’elle porte est aussi mon enfant et que les siens sont les miens. Quand elle rugit, je sens mon bébé s’agiter comme s’il me parlait lui aussi…

Kassoka :

Oui Nyilane, sans nul doute, il t’arrive des choses extraordinaires qui semblent devoir s’exprimer par ton être ; La lionne a eu ses enfants, tu vas avoir le tien ; vous êtes la vie qui se perpétue.  Les lionceaux sont aveugles à la naissance, les petits d’hommes non, mais pourtant certains humains ne savent pas comprendre les autres humains et agissent comme s’ils ne les voyaient pas !  Si on avait plus de cœur que d’esprit, la vie serait plus douce.

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Pourquoi chercher la richesse et la gloire ?  Le désert et la sécheresse des âmes marchent vers nous.  La fraternité, l’égalité se sont évaporées de bien des cœurs et les rendent secs.  Mais une force d’amour, ancestrale, éternelle, est capable de changer ce sable en or. (…) Il est possible de changer les peines en joie et le banal en extraordinaire. « La Négritude, n’est pas un ghetto, mais un enracinement, une ouverture (...) C’est le retour à l’aube de l’homme, à l’initiale de ce qu’il est... »

Mais la Négritude n’est pas une affaire de Noir ; c’est une prise de conscience de notre réelle condition d’homme, Noir ou Blanc.   La valeur d’un homme est sous la peau, pas dessus !  

Des êtres de valeurs, comme Fernand-David le chercheur, en sont également dignes, comme l’ont été Aimé Césaire, Léopold Senghor, Nelson Mandela, Martin Luther King, Abraham Lincoln, Victor Schœlcher, Toussaint Louverture, l'Abbé Grégoire, Olympe de Gouges et tant d’autres… Homme, Femme sans distinctions ; Noir et Blanc ; Blanc et Noir, d’Afrique, d’Europe ou d’Amérique ; Ils étaient des hommes de bien… Libres… Libres et heureux de perdre leur liberté ou leurs vies pour celles des autres !

Moi je veux être un homme libre,

Libre de chanter, de nager,

De m’envoler en équilibre sur les ailes blanches de mes pensées.

Libre d’aimer le feu, le vent,

Libre d’être un homme,

Tout simplement...

Moi je veux être un homme libre,

Libre d’aimer,

Libre d’aimer la liberté.